Location d’un immeuble
touristique ou longue durée
La location touristique rapporte plus que la location plus longue durée, mais les frais sont élevés. Comment choisir le système quand on est propriétaire.
Propriétaire d’un appartement de deux pièces situé sur la butte Montmartre à Paris, Ariane a récemment pris un poste à Singapour qui l’éloigne de la capitale plusieurs mois d’affilée. « Je cherche à louer mon appartement, mais est-il préférable de le louer en courte durée sur les plates-formes de locations comme Airbnb, Abritel-HomeAway, ou sur une durée plus longue », s’interroge Ariane.
Pour Flatlooker, agence de gestion locative, la location longue durée s’avère plus intéressante. Une nuitée par l’intermédiaire d’une plate-forme pour un appartement de 30 m2 coûte en moyenne 100 euros et peut donc rapporter jusqu’à 12 000 euros par an pour une location de 120 jours.
La loi portant Evolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Elan) du 23 novembre 2018 fixe, en effet, cette limite de 120 jours au-delà de laquelle le logement n’est plus considéré comme une résidence principale. Le logement devient alors un meublé de tourisme et d’autres types d’autorisations sont nécessaires pour le mettre en location dans dix-huit villes en France (voir la note en bas de cette article).
Des frais plus élevés en location courte
En effet, avec une location touristique de courte durée, les frais de ménage, de lavage du linge, de conciergerie nécessaire, par exemple pour remettre les clés au locataire, sont très élevés. S’ajoutent aussi les factures d’électricité, de chauffage ou les charges de copropriété restant à la charge du propriétaire. La taxe d’habitation est également assumée par ce dernier en sus de la taxe foncière. Au total, Flatlooker estime que ces frais se montent à plus de 7 000 euros par an pour un appartement de 30 m2.
Attention à la fiscalité
Enfin, le régime fiscal du meublé longue durée est plus favorable car les frais et les travaux restant à la charge du propriétaire sont déductibles des loyers perçus ce qui n’est pas le cas pour les locations touristiques.
Sur l’année, après impôts et déduction des frais, le propriétaire gagne entre 4 000 et 5 000 euros de plus pour une location longue durée, selon Nicolas Parisot cofondateur de Flatlooker. L’écart est encore plus important avec des arrondissements comme le XVe, le XIX ou XXe qui sont peu demandés par les touristes et proposent des nuitées moins chères. Le revenu net d’impôt pour une location classique est de 6 810 euros par an, contre 2 150 euros pour une location touristique dans le XXe arrondissement.
Reste que le choix entre les deux systèmes de location ne repose pas uniquement sur la rentabilité : dans le cadre d’une location longue durée, il est impossible de récupérer son appartement ou sa maison pour quelques jours, il faudra attendre la fin du bail. « Les propriétaires présents sur notre plate-forme et qui louent régulièrement leur bien gagnent en moyenne 12 500 euros par an et peuvent tout de même se réserver une semaine pour en profiter », confirme Timothée de Roux, directeur général d’Abritel-HomeAway.
source: https://www.lemonde.fr
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